Imaginez un avenir où les véhicules électriques dominent les rues des villes. Qu'est-ce qui les alimente ? Au-delà de la technologie avancée des batteries se trouve une vérité plus profonde : l'« or noir » enfoui des matières premières critiques. Mais d'où viennent ces ressources et qui contrôle leurs chaînes d'approvisionnement ?
Les batteries lithium-ion — au cœur des véhicules électriques et des systèmes de stockage d'énergie — dépendent de matériaux rares comme le lithium, le cobalt, le nickel, le manganèse et le graphite. Ces ressources sont inégalement réparties dans le monde. Les réserves de lithium se concentrent dans le « triangle du lithium » d'Amérique du Sud (Argentine, Bolivie, Chili) et en Australie, tandis que plus de 70 % du cobalt provient de la République démocratique du Congo.
Ce déséquilibre géographique crée des risques systémiques. La dépendance à l'égard de régions spécifiques expose les chaînes d'approvisionnement à l'instabilité politique ou aux différends commerciaux. Les récentes restrictions à l'exportation de cobalt en RDC et les débats sur la nationalisation du lithium au Mexique mettent en évidence cette fragilité. Parallèlement, la demande croissante — qui devrait croître de 500 % pour le lithium d'ici 2050 — intensifie la concurrence.
L'extraction entraîne des coûts écologiques importants. L'extraction du lithium consomme 2,2 millions de litres d'eau par tonne dans les régions arides, menaçant les communautés autochtones. En RDC, les mines de cobalt non réglementées emploient des enfants et ne respectent pas les normes de sécurité. Une étude de 2022 a révélé que 35 000 enfants travaillaient dans les mines congolaises — un contraste saisissant avec les idéaux d'énergie propre de la mobilité électrique.
Les matériaux transformés sont acheminés en grande majorité vers l'Asie, où la Chine contrôle 77 % de la production de cellules de batteries. Le Japon et la Corée suivent, tirant parti de leur expertise technique pour dominer les segments à forte valeur ajoutée. L'Europe et l'Amérique du Nord, malgré des objectifs ambitieux d'adoption des véhicules électriques, restent dépendantes des composants de batteries importés — une faiblesse stratégique dans la transition énergétique.
Alors que les constructeurs automobiles s'engagent à supprimer progressivement les moteurs à combustion, il devient impératif de garantir des approvisionnements en matériaux éthiques et durables. Les innovations en matière de recyclage et les chimies alternatives (comme les batteries sodium-ion) pourraient atténuer les pressions, mais pas avant 2040. La voie vers l'électrification, semble-t-il, est pavée de choix difficiles — entre l'urgence climatique et la responsabilité sociale, entre le progrès technologique et la justice environnementale.
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